Description
Extrait Ce magnifique bras de mer qui baigne les cotes d’Amerique entre le quarantieme et le quarante et unieme degre de latitude, est forme par les confluents de l’Hudson, le Hackensack, le Passaic, le Bariton et une multitude de petites rivieres qui versent toutes, entre l’espace que nous avons nomme, le tribut de leurs eaux dans l’Ocean. Les iles de Nassau et des Etats sont heureusement placees pour eloigner des cotes les tempetes de la pleine mer, et le bras profond et large qui penetre jusque dans les terres offre toutes les facilites desirables pour le commerce etranger et interieur. C’est a cette heureuse disposition de terrain, a un climat tempere, une position centrale et un immense interieur qui actuellement est penetre dans tous les sens par des courants d’eau naturels ou artificiels, que la ville de New-York doit son extraordinaire prosperite. Bien que cette baie soit belle, il y en a beaucoup d’autres qui la surpassent par le charme pittoresque; mais il est douteux qu’il y ait au monde un autre site, qui reunisse autant d’avantages, pour l’accroissement et la commodite d’un commerce etendu. Comme si ses faveurs etaient inepuisables, la nature a place l’ile de Manhattan au point precis ou elle peut etre le plus favorable a la position de la ville. Des millions d’habitants pourraient y vivre, et cependant un vaisseau aurait la facilite de recevoir sa cargaison a chaque porte, et quoique la surface du terrain ait toutes les inegalites requises pour la proprete, son sein est rempli des materiaux les plus utiles a la construction. Les resultats de circonstances si favorables et si rares sont bien connus. Un accroissement continuel, qui n’a aucun exemple meme dans l’histoire de cet etonnant et fortune pays, a deja eleve l’insignifiante ville de province du dernier siecle, au niveau des cites du second rang de l’autre hemisphere. La nouvelle Amsterdam de ce continent rivalise deja avec son alliee de l’Ancien-Monde, et, autant qu’il est permis a l’imagination humaine de prevoir, on peut predire que peu d’annees la placeront au rang des plus brillantes capitales de l’Europe. Il semblerait que, de meme que la nature a donne ses periodes diverses a la vie animale, elle a aussi pose des limites a toute preponderance morale et politique. La cite des Medicis se perd dans ses murailles en ruines comme les jambes du vieillard dans ses pantalons a pied[1]; la reine de l’Adriatique dort au milieu de ses iles fangeuses, et Rome elle-meme n’est reconnaissable que par ses temples ecroules et ses colonnes a demi ensevelies. L’Amerique, jeune et vigoureuse, couvre les deserts de l’ouest des fruits les plus heureux de l’industrie humaine. L’habitant du Manhattan, familier avec les forets de mats, les quais, les innombrables villes, les eglises, les chateaux, les vaisseaux fumants et animes qui encombrent sa baie, l’accroissement journalier et le mouvement general de sa ville natale, reconnaitra difficilement le tableau que nous allons tracer. Celui qui viendra une generation plus tard sourira probablement en pensant que l’etat present de la ville fut un sujet d’admiration; et cependant, nous n’allons transporter le lecteur qu’a un siecle en arriere dans la courte histoire de ce pays”
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