Description
Extrait: Les Lions de mer, ou naufrage des chasseurs de veaux marins Il y a dans les m urs americaines une certaine uniformite qu’on ne rencontre pas dans l’ancien monde. Ce que l’on peut appeler l’activite de la vie en Amerique, la rapidite et le bon marche des relations, les habitudes presque nomades du pays, ont a peu pres efface toute empreinte des m urs locales. Un observateur fera cependant quelque difference entre l’Americain de l’est et celui de l’ouest, entre l’homme du nord et celui du midi, le Yankee et l’habitant du centre des Etats-Unis, le Bostonien, le Manhattanesien, et l’Americain de Philadelphie. Lorsqu’on songe a cette multitude de races qui sont un meme peuple et au vaste continent qu’elles occupent, on s’etonne encore de l’espece de ressemblance de famille qui existe entre elles. Mais, malgre le caractere general de la societe americaine, il y a des exceptions a cette uniformite que nous signalons ici, et, dans quelques parties des Etats-Unis, on remarque non pas seulement des differences, mais une originalite de m urs dont il est impossible de ne pas etre frappe. Les acteurs de l’histoire que nous allons raconter appartiennent a l’un des cantons exceptionnels, et echappent ainsi a ce type uniforme qui nivelle le reste de l’Amerique. Tandis que les comtes voisins ont a peu pres perdu leur caractere distinctif, Suffolk, l’un des trois qui embrassent toute l’etendue de Long-lsland et qui forment les plus anciens comtes de l’Etat de New-York, n’a point change: Suffolk est reste Suffolk. La population de ce comte descend des puritains anglais qui vinrent coloniser l’Amerique. Ajoutons que Suffolk n’a qu’un port de mer, quoiqu’il offre un developpement de cotes plus etendu que tout le reste de l’Etat de New-York. Et ce port n’est pas un port de commerce general, car on le voit rempli de vaisseaux baleiniers, et la peche a la baleine, ce dur et viril metier, est la profession de ses habitants. Il est aussi necessaire qu’un vaisseau baleinier ait de l’esprit de corps qu’un regiment ou un vaisseau de guerre. Or, cet, esprit existe dans tous les ports ou l’on s’occupe specialement de la peche a la baleine. Ainsi, vers l’annee 1820, epoque ou commence cette histoire, il n’y avait pas a Sag-Harbour, un individu voue a cette profession, qui ne fut connu, non-seulement de tous ses compagnons de dangers, mais de toutes les femmes et de toutes les filles de l’endroit. Un port baleinier, qu’on nous permette cette expression, n’est rien sans une population baleiniere, et New-York n’a reussi que bien rarement dans des entreprises de peche a la baleine, quoiqu’on se fut adresse a des ports baleiniers pour y chercher des officiers capables de commander ces expeditions. Dans tout succes il y a la partie morale, et lorsqu’une peche heureuse se fait sentir, qu’on souffre ce mot, dans toutes les fibres de l’interet local il y a pour le hardi et intrepide harponneur, pour l’adversaire et le vainqueur des monstres marins de la popularite, de la gloire, de l’enthousiasme, et meme de doux sourires.”
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